L’atmosphère fantastique de l’Enfant et les Sortilèges écrit par Colette et mis en musique par Maurice Ravel, raconte l’histoire d’un enfant indiscipliné qui voit se révolter les objets, la nature, les animaux et autres personnages qu’il a maltraité, qui s’animent et chantent autour de lui.

L’opéra a été mis en scène au Concervatoire de Boulone-Billancourt par Vincent Vittoz pour cet événement pluridisciplinaire aux 4 représentations.

Regroupant des jeunes étudiants choristes, musiciens et graphistes, il s’agissait de mettre en scène un opéra modernisé, où l’histoire prend place dans une école où l’enfant se fait maltraité par ses professeurs et ses camarades.

Mes camarades de classe et moi avions pour mission de concevoir les décors projetés pour chaque scène, visant ainsi à enrichir visuellement les performances des danseurs et des chanteurs.

L'objectif principal était de créer des arrière-plans inspirés de l'imaginaire de Colette, offrant une représentation graphique des pensées de l'Enfant.
Cette démarche visait à établir un lien entre l'opéra original et la vision artistique de Vincent Vittoz dans sa réinterprétation.

Entre illustrations et motion design, nous avons créé des vidéos intervenant à différentes scènes du spectacle.
Ces projections numériques, en rythme avec l’orchestre, et remplissant la scène sous forme de décors animés, avaient un rôle clé dans la mise en scène de l’opéra.

Nous étions présents à chaque représentation, assurant la diffusion en direct des vidéos pour accompagner le jeu de l'orchestre et des choristes, en nous adaptant au rythme de la musique live et du spectacle.

En binôme avec Manon Faroult j’ai réalisé les 5 animations qui clôturent le spectacle.
J’ai animé 3 d’entre-elles, nommées «L'Écureuil»,
«La Bagarre», et «Le Réveil».

La Bagarre est une animation dynamique illustrant la violence, entièrement dessinée à la main, image par image. Cette animation illustre le climax du spectacle, c’est la scène la plus graphique, où les chants sont les plus graves et rapides.
J’ai volontairement dessiné des formes abstraites apparaissant et disparaissant, s’accumulant. Cette masse de texture s'enchaînant venait relever la masse des choristes qui s’en prenait à l’enfant.

L'Écureuil illustre un dialogue mélancolique entre deux personnages sur scène, racontant l’aventure de l’écureuil pris au piège dans la cage.
J’ai illustré les personnages et leurs histoires de manière très formelle pour contrebalancer avec une scénographie très légère, afin que le public puisse s’appuyer sur les images pour comprendre les paroles.

La scène du Réveil est mystérieuse, s'intensifiant lorsque les choristes appellent à l'aide. Avec une focalisation centrale des choristes, j'ai souhaité équilibrer le décor avec des éléments discrets.
Les yeux s'ouvrent graduellement, conduisant à une symphonie de "Maman" écrits à la main, symbolisant des cris.
Cette progression visuelle crée un impact dramatique, soulignant l'expression collective de détresse. La tension culmine dans l'appel unifié des choristes, laissant les spectateurs captivés par l'intensité émotionnelle.